Le sport au lycée à l’étranger

Le sport au lycéeLe sport est un langage international et à ce titre un facteur d’intégration formidable. Il ne faut toutefois pas négliger les petites différences qui font que le sport, notamment à l’école, est perçu et exercé différemment selon le pays où l’on se trouve. Petit tour comparatif de la façon de concevoir le sport au lycée, à partir d’entretiens avec quelques anciens : Maud et Valentin (Australie), Julie (Mexique) et Hector (États-Unis).

Une question de temps

Alors qu’en France on ne passe que deux heures par semaine à faire du sport, aux Etats-Unis, en Australie et au Mexique, on y consacre presque tous les après-midi. La différence d’horaire est telle qu’Hector n’hésite pas à comparer le sport tel qu’il est pratiqué en “ High school ” aux Etats-Unis avec le sport tel qu’il est pratiqué, en France, dans les clubs : « En France, le sport à l’école ce n’est pas du sport », dit-il. Aux Etats-Unis, au Mexique et en Australie, le sport se pratique généralement après les matières académiques, à hauteur de 1 h 30 ou 2 h d’entraînement par jour.

L’investissement des élèves

En Amérique du Nord et en Australie, les lycéens aiment le sport à l’école. C’est simple : tout le monde en fait ! En France, les élèves sont motivés par les notes… souvent individuelles, alors forcément, on en vient rapidement au chacun pour soi, « les nuls restent nuls, les moyens restent moyens, et seuls les puristes s’éclatent et sont motivés. » Aux Etats-Unis, c’est tout le contraire, le stade est sur le campus. Le sport est vraiment ancré dans la culture. D’ailleurs, « tout le monde en parle », rajoute Hector, « alors qu’en France « quand tu parles de sport, tu es soit un kéké, soit un pro ! » Ce sentiment de plaisir lié à la pratique du sport se retrouve également en Australie : « Contrairement à la France, le sport ici est vraiment lié à la détente », renchérit Maud, et Valentin nous confirme : « C’est super sympa, super cool ! » « En plus, si t’es nul, tu peux quand même être avec les bons, ce n’est pas parce que tu es nul qu’on va te jeter, il y a vraiment un esprit d’équipe. »

Alors que l’ambiance est chaleureuse et conviviale dans les autres pays, en France il n’y pas vraiment de place pour un réel esprit d’équipe, c’est un peu le « chacun pour soi ». Au départ, le sport dans l’hexagone se veut plus éducatif que sportif, au final, il est souvent plus « scolaire qu’autre chose », résume finalement Maud, au sens où il devient trop académique, trop encadré, et un peu insipide.

Une question d’approche

Les lycées français, et l’institution en général n’ont peut-être pas compris le véritable sens et le véritable intérêt de la pratique sportive : les élèves sont notés à la performance et non à l’investissement, ce qui décourage notablement la plupart des lycéens. Et ce d’autant que l’on change trop vite de discipline pour avoir le temps de devenir bon quelque part — à moins d’être inscrit dans un club, en dehors du lycée. L’avantage du système français sur les autres systèmes est que l’on oblige tout le monde à participer. Cela peut avoir du bon, car le sport, on le sait, c’est la santé ! S’il fallait vraiment reprocher quelque chose au système anglo-saxon — un problème que l’on retrouve aux Etats-Unis, en Australie et au Mexique — c’est ce petit côté laxiste. Certes, tout le monde s’amuse, mais si l’on ne veut pas faire de sport, on peut aussi chauffer les bancs pendant deux heures, « c’est un peu la crèche », comme le sous-entend Hector… on est par ailleurs moins « technique » dans ces pays-là qu’en France, où « l’on insiste justement beaucoup trop sur cet aspect ! »

Enfin il ne faut jamais négliger la chaleur au Mexique, qui peut s’avérer être un handicap majeur à l’exercice physique ! Le bilan est somme toute très négatif pour… la France. Surprenant ? Peutêtre pas tant que ça ! L’enseignement du sport sport au lycée est tout à fait représentatif du lycée en lui-même : une vision très académique, des évaluations pour un oui ou pour un non, partout et tout le temps, un côté très individualiste, aucune place enfin pour le plaisir et l’épanouissement… C’est à se demander si le lycée a compris l’intérêt du sport, pour ne lui donner qu’une place aussi réduite dans l’emploi du temps du lycéen.

In fine, pour découvrir les vertus et les joies du sport, allez plutôt aux États- Unis, grand champion sportif en matière scolaire, ou en Australie ou au Mexique, où l’on veille à tirer le meilleur profit des activités proposées !

Marie Sorba, ancienne participante au séjour d’une année scolaire à Ciudad del Carmen au Mexique

Les sports les plus pratiqués au lycée :

En France: Athlétisme, handball, gymnastique, badmington, volley-ball, football, natation, ping-pong…

Aux Etats-Unis: Football américain, tennis, baseball, softball, golf, basket, football, athlétisme, lacrosse…

En Australie: Rugby league, rugby union, australian rules, netball, cricket, basket, football…

Au Mexique: Football, tennis, basket, athlétisme, danses latines (salsa, merengue, etc.)…

 

Verbatim

 Aux États-Unis, il y a un nombre incroyable de rencontres, et un monde incroyable qui se rend aux matchs : le sport là-bas est “ L’événement ” du lycée !

Au Mexique, tout le monde danse merveilleusement bien si l’on compare au standard européen. Là-bas, “ c’est juste normal de danser

En Australie, il existe trois sortes de rugby : le “Rugby Union ” , traditionnellement joué dans les (riches) écoles privées ; le “ Rugby League ”, plus populaire, et enfin le “ footy ”, ou “ Australian Rules (Ozzy Rules)”, plus proche du football gaëlique originel. Au départ, il y avait des cloisonnements entre les milieux sociaux et les types de sport pratiqués. Aujourd’hui, les trois sports se pratiquent indifféremment dans tous les lycées.