Ma soeur

J’ai reçu le dernier « Trois Quatorze ». J’ai été satisfaite d’y trouver ma petite contribution, mais en la relisant, je la trouve bien superficielle. Ça raconte bien peu de choses de ma vie. Depuis j’ai appris à mieux connaître mon environnement. Si je trouve ma « mère » toujours aussi sympa, j’ai trouvé d’autres défauts à ma « soeur » Héléna : elle est fainéante, elle a toujours besoin de trois quarts d’heure pour se préparer à sortir, elle pose toujours des questions auxquelles moi-même je n’ai pas de réponse, c’est un peu énervant. Elle a des opinions si radicales, qu’on ne peut pas avoir une discussion raisonnable avec elle, elle se rebelle contre tout, sans bonne raison, juste pour le plaisir de se rebeller. J’ai aussi l’impression qu’elle me pique un bout de ma personnalité : je m’achète quelque chose, elle veut la même chose. Vous devez vous dire qu’on se bagarre toute la journée, mais non., détrompez-vous, on s’entend bien. On sort souvent ensemble, je connais bien ses copains. Ce qui est très particulier en fait c’est que ma « soeur » raconte tout à sa mère. Pour moi, c’est très nouveau, très surprenant aussi. Je m’y fais. Je m’aperçois d’ailleurs que moi aussi je commence à me raconter.
Le lycée où je suis est assez rupin. Parfois le matin j’ai l’impression d’assister à un défilé de mode. Les filles se prennent toutes pour des mannequins. Aux soirées d’anniversaires, elles sont habillées à la Britney Spears. Ça m’a fait un choc la première fois. Ça ne veut pas dire qu’elles ne sont pas sympas, mais le côté snob est un peu pompant.
On me félicite beaucoup pour mon allemand. J’en suis assez fière. Mais l’allemand n’est pas aussi difficile qu’on nous le dit en France. Les bases sont simples. La difficulté, c’est de le parler couramment.
Les jours passent, je suis heureuse, mais quelquefois le train-train l’emporte, l’ennui alors fait son chemin et je me sens tout à coup un peu nostalgique de la France : mes amis me manquent, mon chat surtout, et ma campagne. Je corresponds beaucoup, mais mon chat ne peut pas m’écrire, et encore moins ma campagne.
Je voulais pour finir, évoquer un petit problème. Depuis que je suis ici, tout se casse autour de moi : les ampoules, la douche, la télé, l’aspirateur, le radiateur. J’ai l’impression de porter la poisse à ma famille. C’est embêtant, non !

Magali, Francfort / Un an en Allemagne.