Misères

Lettre de Kevin à son délégué régional.
Un an en arrière : je me revois au moment où tu me téléphones pour me confirmer mon placement. Assis dans un fauteuil, mon atlas sur les genoux, je cherche le Michigan. Je le trouve quand tu m’indiques que c’est dans la région des grands lacs. Et bien, maintenant j’y suis dans le Michigan, avec de la neige jusqu’aux genoux et une température bien en dessous de zéro. Et je m’y plais ! Je crois que tu as été mis au courant des « petites frictions » que j’ai eues avec ma famille d’accueil. Je suis un peu gêné que mes parents t’aient appelé précipitamment quand ils l’ont appris. Depuis, les choses se sont arrangées. Je ne veux plus que tu te fasses de soucis. En fait, j’avais pris trop de libertés vis-à-vis de l’église où je faisais (et fais toujours) du piano. A part ça, j’aimerais bien que PIE arrête de m’envoyer des courriers avec des recettes, des conseils et des énumérations gastronomiques. On a assez de misères comme ça avec nos « chicken », nos hamburgers sauce Mac Do, nos pizzas au fromage (avec une appellation « fromage » qui prête vraiment à controverse), sans que vous veniez nous narguer avec vos foies gras, dindes aux marrons, maroilles, bûches de Noël et autres escargots pralinés.

Kevin, Castilla, Michigan / Une année scolaire aux USA.