Et pourtant

Clémence, Greenwood, Delaware
Un an aux USA
C’est en atterrissant à Atlanta que j’ai réalisé que je n’étais qu’une gamine de 16 ans, seule dans un pays étranger, à 6 000 kilomètres de chez moi, sans ma famille, sans mes amis et sans ma langue. J’ai eu l’impression alors d’avoir fait la plus grosse bêtise de ma vie. Les premières semaines ont confirmé cette première impression. Un changement de famille, une « High School » de 60 élèves, une communauté conservatrice et religieuse dans le style « années 50 », avec une pensée puritaine et radicale. Bref je ne pensais qu’au mois de juin et ma seule pensée, c’était les neuf mois qui me séparaient de mon retour. Vous ne pouvez pas imaginer la difficulté qu’il y a à vivre cette aventure avant d’y être confronté. PIE vous met en garde. Mais vous avez la tête dans les étoiles et vous croyez à un conte de fées. Et qui peut vous blâmer ? Vous imaginez une « High School » super moderne, des « Pom-Pom Girls », des classes complètement folles, la super famille cliché. Sachez juste qu’il faut vous attendre à tout, mais vraiment à tout. Autant être honnête : quand mon placement est tombé, j’ai failli annuler. Ce que je vis ici est à l’opposé de ma vie française. Pour vous donner une idée : ici les adolescents attendent le mariage pour coucher avec quelqu’un, ici l’alcool ou la cigarette sont considérés comme les deux choses les plus terribles qui soient… Et pourtant, après quatre mois ici, je n’ai pas vu le temps passer. Tout pour moi est plus compliqué qu’en France mais j’ai fait de vrais progrès en anglais — aucun problème de communication —, je sais que j’ai grandi et que j’ai su gérer ce choc culturel radical. J’ai bien entendu plus appris en trois mois ici qu’en 16 ans auparavant. Mon rêve n’est pas rose, il est loin d’être ce que je désirais, mais il est unique. À tous ceux qui hésitent et qui ont peur, je dis : « Just do it… ! » On a tous peur, on voit ce qu’on peut perdre alors qu’on a tout à gagner (maturité, ouverture d’esprit, découvertes etc.). Même si ça peut être dur, une occasion comme ça, on la saisit et on en profite. Et je tiens franchement à remercier mes parents et PIE d’avoir pu me donner l’occasion de vivre une telle expérience.