Fastoche

Ils me serrent dans leurs bras, mes profs. C’est incroyable. Et ils me parlent. D’ailleurs tout le monde me parle, ici. Franchement dans ce pays tu peux te faire des amis comme tu veux. Tu n’as qu’à sourire, parler un peu autour de toi. Les gens te demandent si tu veux être leur amie. Alors si tu veux, il n’y a qu’à dire : « Oui ».
Au début je ne comprenais rien, maintenant je comprends tout, ou presque, et je parle bien’ Presque bien. Pour chopper l’accent, j’ai trouvé la solution. Je porte une contention toute la nuit… Le matin, je mange tous les mots : le tour est joué ! Fastoche, non ?
Ici, le seul truc négatif, c’est la nourriture. Ils mangent n’importe quoi, n’importe où, n’importe comment. C’est délirant. Il y a aussi l’éloignement de la famille, des amis, de son petit chez-soi. Mais tout ça, à vrai dire, on s’y fait, car quand on a décidé de partir, on a réfléchi à tout ça plus d’une fois !
Au début du séjour c’est vrai que je me suis dit « Qu’est-ce que tu fous là ? pourquoi t’as pas fait comme tout le monde ? pourquoi t’es pas restée chez toi, avec papa et maman ?’ ». Et puis après j’ai réfléchi. Je me suis dit : « Ce que tu vis, tu ne l’oublieras jamais. ».
C’est tellement vrai.
Voilà, je pense que j’ai tout dit, n’est-ce pas ?

Charlotte, Lubbock, Texas / Une année scolaire aux USA