Ma ville, ma famille, Ma high school

Dans le coin où j’ai atterri, les cultures, les personnalités, les paysages sont tellement variés qu’il est impossible de les résumer ou de les réduire à quelques images. C’est pour ça qu’on aime forcément ce coin… À moins, bien sûr, de détester l’univers tout entier !


UN TIERS DE TOUR DE GLOBE À L’OUEST DE LA FRANCE, SAN DIEGO/CALIFORNIE
– Un monde différent, une autre dimension. D’ailleurs en parlant de dimension, il faut noter qu’il y a de quoi se sentir lilliputien. Ici, tout a été multiplié par deux : les portions de bouffe, la taille des maisons, des voitures et parfois aussi des gens ! San Diego est une ville influencée par l’Espagne. J’ai une amie mexicaine très sympa avec qui je peux parler espagnol. C’est très agréable (et encore plus agréable de retourner ensuite à l’anglais car j’ai alors l’impression de parler ma langue maternelle). À proximité de San Diego, il y a l’océan, la montagne, le désert, les vallées irriguées et vertes.
Dans mon coin, noirs, blancs, jaunes et rouges ont appris à vivre ensemble. Les médisances sont rares et les jeunes s’expriment facilement et sans honte. On ne se moque pas des autres. On ne montre personne du doigt parce qu’il est ‘comme ça’. On ne rit pas de x, on rit avec x.
Il est bien dommage que certains Français rejettent en bloc la culture américaine (on devrait plutôt dire les cultures), car on a beaucoup à apprendre d’elle (d’elles), notamment au niveau de la tolérance. Les Français trouvent les Américains superficiels, enfants, gros, grands consommateurs et cancres. Les Américains nous trouvent fiers, bien habillés, peu sociables, mangeurs d’escargots, de grenouilles et de fromages qui puent. Personnellement, je n’aime pas beaucoup tous ces stéréotypes… Sauf quand ils me font rire.

HOME – Toute ma famille ici est plus ou moins dans l’armée. Mon ‘père’ est un ancien pilote, mon ‘frère’ est ‘marine’ et ma représentante locale habite sur une base navale. C’est drôle parce qu’en France ma famille est plutôt antimilitariste. Bref… Un océan et un continent les séparent.

HIGH SCHOOL – Il arrive que l’école américaine ne paraisse pas sérieuse aux Français. Trop ‘cool’, trop relax. On oublie souvent qu’elle a un gros avantage. Elle est modulable. Les élèves, en fonction de leurs goûts et de leurs aptitudes, choisissent leurs cours et peuvent en changer en cours d’année. Au lycée américain, vous devez, pour passer votre ‘graduation’ (sorte de baccalauréat en contrôle continu) passer avec succès des examens dans sept classes différentes. Autrement dit avoir des notes supérieures à C (les ‘grades ‘vont de A à F). Si vous échouez dans une matière, vous pouvez la repasser l’année d’après sans avoir à redoubler le reste. Avec un minimum de 44 ‘credits’ (points) obtenus durant vos années de lycée (freshman – sophomore – junior – senior), vous êtes ‘graduate’ : autrement dit vous avez obtenu votre examen de fin de secondaire : ‘The Graduation’. Vous devez obligatoirement suivre quatre classes : ‘English’, ‘US History’, ‘Maths’, ‘Economy (Science Politique)’. Vous pouvez très bien en étant ‘Senior’ suivre des cours avec des ‘Juniors’ ou inversement. Un élève bosseur pourra très bien obtenir plus de ‘credits ‘ que nécessaire et économiser une année de ‘College’ (Université). Celui qui est paresseux sortira de la ‘High School’ avec un niveau plus faible. C’est peut-être là que le bât blesse. Mais le lycée américain n’est pas seulement un endroit ou l’on accumule des connaissances.

La ‘High School’ est un lieu social important. Après les cours, entre les cours (parfois même pendant) vous parlez beaucoup et vous faites beaucoup d’activités. Le sport occupe une place très importante. Le football (américain) et le base-ball tiennent le haut du pavé et sont les plus populaires. Les entraînements ont lieu en moyenne trois fois par semaine. Les rencontres et compétitions sont très prisées et amènent beaucoup de spectateurs. Durant les matchs, les ‘pom pom girls’ (ou ‘cheerleaders’) font leur numéro (danses acrobatiques, pyramides humaines et autres trucs marrants), histoire de donner la pêche à leur supporters et de leur remonter le moral en cas de défaite. Le lycée accueille des clubs : théâtre, photo, français, danse, club international. Souvent le thème principal devient secondaire au profit des sorties, rencontres, travaux… Avec le ‘Key club’ on aide bénévolement les festivals, les missions pour les ‘SDF’, on fait des ‘parties’, on s’amuse. C’est très important de rejoindre différents clubs, histoire de rencontrer d’autres jeunes et de comprendre d’autres choses. Il est facile de monter son propre club si on a un petit groupe de départ , du temps et du courage.

Dans une ‘High school’, les profs ne vous prennent pas de haut, et vous pouvez toujours rester dans la classe pour avoir de l’aide. Les cours sont détendus mais ce n’est jamais le bordel car les élèves ont le sens de la discipline. Les élèves mangent et boivent pendant les cours. Les filles peuvent se maquiller : mais il leur faut écouter le prof. Certaines classes sont très spéciales : poterie, journalisme… Les devoirs à faire à la maison sont quotidiens et sont toujours notés mais ils n’ont, la plupart du temps, comme seul objectif, que de vérifier les connaissances (vous avez peu de dissertations à rédiger). Du lundi au vendredi, les mêmes classes (de 45 minutes) se répètent aux mêmes heures. Les cours s’achèvent vers 14H15. Après l’école certains élèves ont un petit job. Ils mettent alors de l’argent de côté pour se payer une voiture ou leur première année d’université. C’est sympa de finir les cours plus tôt. On a moins de vacances mais on est moins fatigué, on garde la tête libre pour travailler, faire du sport, se balader…

Mélanie, une année scolaire aux USA

Article paru dans le journal Trois-Quatorze n°22