Dans mon cœur, il n’y a que du bonheur, dans mes yeux cette étincelle qui trahit mes sentiments heureux, et sur mes lèvres, un sourire permanent. Merci la vie ! C’est une chance énorme de vivre tout ça. J’en suis consciente : alors je profite de chaque seconde ! Je suis ici depuis quatre mois et, cette nuit, j’ai rêvé en thaï pour la première fois. Voilà un peu plus d’un mois que je comprends pratiquement tout, et quelques semaines que j’arrive à m’exprimer sans trop de difficultés. Et là, j’ai rêvé en thaï ! Même un cauchemar en thaï m’aurait rendue heureuse.
J’ai terminé mon premier semestre à Bangkok, j’ai du mal à réaliser. Les grandes vacances sont arrivées (de mi-février à mi-mai). J’en profite pour visiter les endroits de Bangkok que je ne connais pas encore, et pour passer du temps avec ma famille. Mon beau-père d’accueil adore voyager, alors, souvent, on fait de petites excursions improvisées ! Un samedi, il nous a emmenés à la mer : plage de sable blanc, fin, brûlant, cocotiers, eau claire… C’était tout simplement magnifique ! Un autre week-end, on a passé trois jours en province, dans les montagnes au nord-ouest de Bangkok. Ma famille d’accueil m’a adoptée dès les premiers instants. Mes « parents » sont fiers de moi, comme ils le seraient de leur «vraie» fille. Ils me conseillent, me prennent par la main quand il le faut… Mes soeurs d’accueil sont là pour moi et je suis là pour elles. Je suis passée du statut de petite soeur en France, à celui de grande soeur ici. Je suis celle à qui l’on demande des conseils, celle à qui les parents délèguent la responsabilité quand ils s’absentent.
À l’école, tout mon emploi du temps est basé sur l’apprentissage de la culture thaïlandaise. C’est tout simplement passionnant. Certains profs ont tellement de choses à m’apprendre qu’ils me sollicitent en dehors des cours pour m’enseigner leur matière. Mes amis thaïlandais sont formidables, ils me font découvrir leur ville, leurs activités, leurs lieux préférés, leurs passions. Les Thaïlandais adorent le shopping. C’est leur activité favorite. La vie n’est pas chère ici. Avec 1 baht (à peu près à 0,02 centimes d’euro) on peut trouver quelque chose à manger ! On début, j’hallucinais, maintenant je me suis habituée, et je commence à penser l’argent comme les Thaïlandais : 300 bahts pour une robe (soit 6 euros), c’est trop cher ; un sac à main à 1,50 bahts, ça se marchande à 100 ; une place de cinéma, il faut compter 1,7 euro ; un trajet de bus de deux heures, autour de 50 centimes d’euro. Le plus impressionnant, c’est au niveau de la nourriture : au lycée, à midi, je mange (par exemple) une grande assiette de riz avec de la viande, des légumes, et une omelette pour 34 centimes. On va au restaurant pratiquement tous les deux jours. En raison des prix, et parce que la deuxième activité favorite des Thaïlandais, c’est de manger. Ici, on partage tout . «Ton» assiette n’est pas la tienne, c’est «L»’assiette. Tout le monde pioche dans le plat de tout le monde . Notre façon de manger en France est quand même assez «égoïste» : en France au restaurant, on commande son plat, pour soi. Ici, on demande à tout le monde : «Ça vous dit, ça ?» Cela change totalement le regard qu’on porte sur la nourriture, sur les repas, et au-delà, sur la vie en général.
Rebecca, Bangkok, Un an en Thaïlande