L’impression du mois

UN DOIGT DANS L’ENGRENAGE 
Lena, un an aux USA en 2002 
En image | Vue de la chambre de Léna — Lockport, Illinois, USA

Il y a dix ans, je me réveillais pour la première fois dans cette grande maison posée sur un terrain de golf, au bout d’un lotissement d’une petite ville de banlieue typiquement américaine. Je me demandais alors ce que je faisais là, et si je n’avais pas fait une grosse bêtise en décidant de partir vivre un an aux États-Unis. Au fil des jours et des semaines, j’ai appris à connaître ma famille d’accueil, mon lycée, ses profs et ses élèves, leur langue et leur culture. Et là, je me suis dit que cette idée de partir était peut-être la meilleure que j’avais jamais eue. Parce que, outre la maîtrise de la langue, une fois que l’on a vécu une telle aventure, on se dit qu’on peut tout faire, tout entreprendre. On n’a plus peur de se lancer, de se tromper, peut-être de se ridiculiser… parce qu’on l’a déjà fait et parce qu’on s’en est remis!

Et puis, j’ai gagné une nouvelle famille : ces étrangers qui semblaient ne rien avoir en commun avec moi lorsque je les ai rencontrés et que, dix ans plus tard, j’appelle toujours ma «deuxième famille». On a toujours des goûts et des avis divergents à beaucoup d’égards, mais on a surtout des souvenirs, des coups de gueule et des fous rires en commun, des projets qu’on aime à partager, des petites nouvelles à se donner et des grandes à s’annoncer.

Dans mon cas, je pense même avoir gagné une famille supplémentaire, la «famille PIE». Je l’ai timidement intégrée en devenant membre de PIE Connection (l’association des anciens) à mon retour des États-Unis. Un peu plus encore, lorsque je me suis laissée convaincre d’aider l’association en tant que bénévole. Et enfin, en rejoignant l’équipe du bureau d’Aix en Provence pendant près de 2 ans et demi. Peu à peu, les membres de l’association sont alors devenus pour moi cette grande famille que j’aime retrouver aux réunions régionales et aux stages départ… tous ceux qui, comme moi, ont eu un jour l’idée farfelue de partir et/ou d’accueillir et qui, des années après, aiment toujours partager, rire et s’émouvoir de nos anecdotes respectives, et qui, pour beaucoup, sont devenus de véritables amis.

Partir un an n’est pas toujours facile, revenir l’est parfois encore moins. Mais les bénéfices d’un tel séjour sont multiples et on continue de les découvrir parfois des années plus tard.