Une journée d’une lycéenne en Allemagne

Une journée d'une lycéenne en AllemagneJe suis en Allemagne. J’ai quitté Paris ce matin. J’ai traîné en route. Liège, la Hollande. J’ai passé la frontière vers deux heures. Cologne est proche de Paris. Plus proche que Lyon.
Quand j’arrive il pleut. ‘Il pleut sans arrêt’ me dira Marie plus tard. Elle ajoutera même: ‘et moi qui croyait rien de pire que la Normandie’.
La région n’est pas belle. elle est même laide, triste. Elle laisse un impression bizarre. celle d’une campagne saturée d’activités. Les routes sont étroites, torturées, mais la circulation est importante. La vie professionnelle (industrielle ici) commence tôt le matin et finit tard le soir. La région n’a
pas l’air très équipée. C’est pourtant la plus riche d’Europe. Je fais part de mes impressions à Marie mais elle reste indifférente. Elle vit là et c’est comme ça.
Faites remarquer à un Suédois qu’il fait froid dans son pays, à un parisien qu’il a un fort accent, à un habitant de Los Angeles que sa ville est immense ou à un new-yorkais que la sienne est
impressionnante, dites leur cela et tous, à défaut d’être indifférents, seront surpris de votre étonnement.
Et Marie réagit comme si elle était originaire du Bas-Rhin. Comme si elle avait toujours vécue là…quelque part entre Bonn et la Hollande. Pourtant Marie est Française. Elle vient de Vernon (dans l’Eure). Elle passe un an à Nettelal, un petit bourg allemand à 50 km de Cologne. Là, elle est accueillie par la famille Clemens.

XB.

Une journée d’une “lycéenne allemande”

7H30 – Petit déjeuner copieux, mais vite expédié.

Marie: J’ai vraiment du mal à me lever. Je pars toujours au dernier moment. Pourtant on ne peut pas dire que ça m’embête d’aller en cours.
3,14: C’est si bien que ça?
Marie: Oh oui, tu vas voir, c’est marrant. C’est pas comme en France.

7H40 – Départ…à bicyclette.

Marie: Le plus souvent je prends mon vélo. Mais quelque fois Fabienne (ma sÏur), Mme Clemens ou des copains m’accompagnent en voiture. Ici, de toute façon tout le monde fait du vélo. Surtout les jeunes. C’est très pratique. Moi, par exemple, je ne suis pas obligée de déranger Mme Clemens à chaque fois que je veux aller quelque part. Je suis plus indépendante.

Ce matin Marie doit être un peu trop pressée d’aller en cours. Elle grille une priorité. Un policier l’arrête. ‘Alors vous n’avez pas vu le stop’. ‘Excusez moi, je suis française, et…’. ‘Oh mais vous savez, Stop, en français, ça s’écrit exactement comme en
allemand’. Marie sourit. Le policier aussi. Elle repart.

7H55Arrivée au ‘Gymnasium’.

À première vue, il n’y a rien qui se ressemble plus que deux écoles. Mais le ‘Gymnasium’ nous réserve des surprises.

8H00 – Cours d’Histoire.

3,14: En quoi consiste un cours?
Marie: Ca dépend. En histoire, par exemple on ne fait pas vraiment d’histoire. En général, on parle politique, on commente une émission télé (s’il ya eu quelque chose d’important). Les cours
sont moins théoriques qu’en France. Il n’y a pas réellement de programme. Il n’y a pas non plus de cours type. Parfois c’est le prof qui parle. Un autre jour on fait un débat ou un exposé.
Régulièrement on va en ‘Media-Raum’ (une salle où on peut voir des films et des diapos)

8H45 – Pause

Marie: Ici les cours durent 3/4 d’heures et sont séparés par des pauses de 5 mn (entre la première et la deuxième heure), puis 20 mn, 5 mn, 15 mn, et à nouveau 5 mn.

8H50 – Deuxième heure d’histoire

3,14: L’ambiance à l’air assez détendue.
Marie: Il faut reconnaître que les élèves n’hésitent pas à s’exprimer. En fait, ils n’ont pas peur, comme en France, que leur prof leur disent: ‘C’est pas ça, vous êtes nuls’. J’exagère mais en France c’est un peu comme ça. Ici les élèves peuvent intervenir, discuter, contredire.
3,14: Ils paraissent plus décontractés.
Marie: Oui. Un exemple: ils peuvent selver dans le cours sans que ce soi forcément choquant.
3,14: On en voit qui mangent des Mars ou qui boivent du Coca. On voit des bouteilles sur les tables.
Marie: Ca n’a rien d’exceptionnel. Il y a quelque temps toutes les filles tricotaient (en ce moment, c’est un peu passé de mode). Maintenant c’est plutôt la couture. Alors pendant les cours on
rafistole ses affaires.
3,14: Et ça ne t’empêche pas de travailler?
Marie: Pas vraiment. Il faut savoir qu’ici on prend peu de notes. Par contre on écoute. De toute façon, l’enseignement est beaucoup moins axé sur la mémoire. La notion d’oral est très importante. Il y a moins de cours académiques.
Comme pour contredire les propos de Marie, le professeur donne une heure de cours très théorique sur la situation de l’Allemagne en 1815 et sur l’influence des guerres napoléoniennes.

9H35 – La pause est annoncée par une cloche d’église (sonorité douce mais surprenante pour un habitué du lycée français).

Marie: Maintenant on a 20 mns.
On en profite pour aller voir les profs. Les salles des profs n’ont rien à voir avec celles qu’on trouve en France. Elles restent ouvertes. Et puis elles sont très agréables. Plantes, moquettes,
chauffage, rideaux et odeur de café. On profite aussi de ce moment de détente pour discuter avec les copains. On achète des trucs
dans une petite boutique qui se trouve dans l’école. On mange le ‘butterbrot’ (petit sandwich), et on boit le ‘tinkakoo’.
Ici il y a très peu de gens qui fument mais, par contre, tout le monde grignote quelque chose.
3,14: L’ambiance pendant la pause est assez surprenante. Comment peut-on l’expliquer?
Marie: Ca vient sans doute du mélange profs-élèves et du mélange d’âge. Le ‘gymnasium’ regroupent les élèves de 10 à 19 ans. Alors c’est un peu le collège et le lycée réunis dans la même
cours de récréation. Les plus jeunes jouent au ballon, ou à cache-cache et les plus grands discutent ‘sérieusement’.
C’est sympa.

9H55 – Cours de Français

Marie: En ce moment on travaille sur ‘la Leçon’ de Ionesco. Auparavant on a travaillé sur ‘Matéo Falcone’ de Mérimée. Les élèves choisissent avec le prof ce qu’ils étudient.
3,14: Tu peux nous dire un mot sur les relations entre les profs et les élèves.
Marie: Elles sont beaucoup plus détendue qu’en France. Le prof de français par exemple, on l’appelle par son prénom. Ca ne pose pas de problème et ça ne nous empêche pas de le respecter. Souvent à la demande des élèves on organise un ‘Kurstreffen’. Autrement dit, une classe (un cours) et un prof. Ca peut se faire dans une pizzeria (ici on mange beaucoup de pizzas), chez un élève, ou tout simplement… chez un prof. La prochaine ‘Kurstreffen’ aura lieu au ‘Kegelbolm’ (une sorte de bowling)… on va rigoler.
S’il y a des profs qui ne nous plaisent pas on en parle entre élèves. mais il n’y pas de conflits syctématiques entre profs et élèves. Pas de scission. Au total il y a plus de respect, et ce respecr se ressent même dans les rapports entre les élèves.

La première heure de Français se termine par la lecture de la première scène de ‘La leçon’. C’est curieux mais amusant d’entendre ‘La leçon’ lu avec l’accent allemand.

10H45 – Pause.

Je discute avec le prof de Français. Il n’est pas du tout gêné que j’assiste à son cours. Plutôt content, ouvert et décontracté. Il me parle de la France. Il y a vécu pendant quelques temps.

10H50 – Deuxième heure de Français.

3,14: Il y a deux choses qui me frappent. Premièrement: Comment se fait-il qu’il y ait si peu d’élèves dans la classe.
Marie: Le fait qu’il n’y ait que 14 élèves est propre au cours de Français. Car il y a beaucoup d’enseignants et de moins en moins d’élèves qui choisissent cette langue. Cela dit, on est rarement plus de 20 par cours. En moyenne on doit être 18, quelquechose comme ça. De toute façon les classes sont beaucoup moins chargées qu’en France.
3,14: Deuxième surprise: tu n’es jamais avec les mêmes élèves.
Marie: Pour répondre à cette question je dois m’étendre un peu sur la structure de l’école allemande et sur la structure des études. En Allemagne, après les 4 premières années (de 6 à 10 ans) à l’école primaire, on intègre le ‘Gymnasium'(équivalent du lycée français ou ‘l’Hamptschule’, ou encore la ‘Realschule’ (écoles techniques). Pendant les trois dernières années au ‘Gymnasium’ (la 11ème, la 12ème et la 13ème) les élèves choisissent les matières qu’ils étudient. Ils choisissent deux matières principales ou ‘Leistangstkurse’. Parallèlement à ces 8 matières il y a le sport (obligatoire) (nous en parlerons plus tard), et les options (A.G) comme le théâtre, l’orchestre et la poterie.
Voilà, je ferme cette longue parenthèse pour répondre directement à la question. En Allemagne il n’y a pas de ‘classes’ comme on l’entend en France mais des ‘cours’. Chaque élève à un programme (ex: un cours intensif de Maths soit 6h, un cours intensif d’Aglais soit 6h, un cours d’Alleman soit 3h, etc…). Donc les élèves se croisent toute la journée, en fonction de leurs programmes et au rythme de leurs emplois du temps. En exagérant un peu je dirais qu’il y a autant d’emplois du temps que d’élèvees).
3,14: Et ça n’est pas trop dur?
Marie: Non , pas du tout. Ca présente un véritable avantage: on n’est pas enfermé dans le petit monde de la classe et on est amené à connaître énormément de monde. Ca n’empêche ni la formation de groupes (ici on appelle ça ‘Clique’), ni la vraie connaissance d’un ou d’une amie. Au contraire.
3,14: Qu’as-tu choisi comme matière, et qu’elles étaient les choix possibles?
Marie: J’ai pris Histoire et Maths en cours principaux et en cours de base j’ai choisi: Religion Catholique, Musique, Allemand, Français, Religion Evangélique, Espagnol. Et j’ai choisi Orchestre en option. Dans mon ‘gymnasium’ la liste des matières que l’on peut étudier est longue: Sciences Eco, Géographie, Informatique, Biologie, Pédagogie (c’est une matière très importante que choisissent beaucoup de filles), Hollandais, Art, Physique, Chimie, Littérature.
Chacun choisit en fonction de ses intérêts futurs et de ses goûts. J’ai appris que les bons élèves prenaient Maths et Anglais en cours principaux et les moins bons Biologie et Sciences Eco. Mais ici, je crois qu’il est difficile d’établir une règle en ce qui concerne les bons et ls mauvais élèves.
En Allemagne il n’y a pas d’élite scolaire. En tout cas rien de comparable avec cette stupide division française entre scientifiques et littéraires.
Il faut savoir que les matières varient suivant les régions (ici le Hollandais est très étudié) et les écoles. Le système est beaucou pplus décentralisé qu’en France.

Le cours de Français se termine. Marie a un statut un peu particulier. Pour elle c’est un moment de détente. Elle peut aider le professeur. Je remarque dans la classe un élève qui parle très bien. J’apprends qu’il a une copine française qui habite près de Caen et qu’il va souvent la voir.

11H35 – Pause

11H50 – Cours d’Allemand

3,14: Est-ce que vous avez beaucoup de devoirs?
Marie: Beaucoup moins qu’en France.
3,14: Comment se passe le Bac Allemand?
Marie: Le système de ‘l’Abitur’ est assez complexe. Pour être honnête, je n’ait pas très bien compris, mais je sais que dans le résultat final on tient compte des deux dernières années. Il y a un système de coefficient etc… En tout cas les élèves ne sont pas obsédés par le Bac comme ils le sont en France.

12H35 – Les cours se terminent.

Marie: En général on finit à 12h30 ou à 13h30. A ce moment là, soit on rentre chez soi, soit on va au ‘kneippe’.

Aujourd’hui Marie va chez ‘Orth’, le café du lycée. Elle y retrouve Barbara qu’elle me présente comme sa meilleure amie. Un peu plus tard, une autre copine me rejoint. C’est le moment de la pause. L’arrêt, avant de se relancer dans les activités de l’après-midi.

3,14: Vous passez beaucoup de temps dans les ‘Kneippe’?
Marie: Oui, énormément. C’est vraiment un point de rencontre. On s’y retrouve souvent. Aujourd’hui on a choisi une sorte de ‘café-patisserie’ parce qu’on voulait grignoter quelque chose.
3,14: Vous n’avez pas tord. C’est très bon. Est-ce que tu as remarqué de grandes différences entre la jeunesse allemande et française?
Marie: Ah!… Question difficile. Non, en fait c’est évident. Il y a de grandes différences. Globalement, les jeunes allemands sont plus décontractés. Ils font beaucoup moins attention à eux. Ils ne s’intéressent pas vraiment à l’aspect extérieur des gens, au look, à l’habillement. Ce qui explique qu’il y ait beaucoup plus de différences entre les jeunes à l’intérieur même du ‘Gymnasium’ qu’il y en a, à l’intérieur du Lycée français. Ici, on trouve de tout.
Entre filles, ls sujets de conversations ne sont pas les mêmes. On n’entend pas trop de réflexions du genre: ‘t’as vu celui-là comment il est’ ou ‘celle-là elle exagère quand même’ etc… On ne jase pas trop. C’est comme les histoires de coeur. C’est vraiment pas un sujet important.
3,14: Alors de quoi parlez-vous?
Marie: de beaucoup de choses, souvent de sujets très sérieux. On aime bien discuter à deux. mais parfois les sujets lancés en cours occasionnent de longs débâts qui se prolongent au ‘kneippe’. J’ai remarqué que les garçons parlaient sans arrêt dans les conversations. On ne parle pas toujours des profs. Ca, c’est agréable.

Marie, Barbara et les autres passent une petite heure au café. Elles prennent le temps de discuter, de manger et… de discuter encore.

13H30 – Tout le monde se quitte

Marie: On ne se fait jamais de bises. Pour se dire aurevoir on dit ‘Tchuss’. Ca veut dire salut. Ca suffit.
Ici, la bise, ils appellent ca : la punition française!

14H00 – Marie reprend son vélo. Elle file à 8 km de là pour suivre son cours de tennis.

Marie: Je prend ce cours avec trois autres filles. Le prof est un ‘lycéen’ de 19 ans. Il se fait de l’argent de poche en donnant des leçons. Ici c’est une méthode courante. le prof gagne un peu d’argent et c’est pas trop onéreux pour les élèves. Bref… ça arrange tout le monde.
3,14: Est-ce que ces cours font partie de tes heures scolaires?
Marie: Non, c’est pas vraiment une heure scolaire, mais ça fait partie du genre d’activité qu’on peut pratiquer parce que l’école nous en laisse le temps.

15H00 – Le rythme ne faiblit pas. Marie reprend son vélo. Direction: la maison. Accueil chaleureux. Marie avale à toute vitesse une ‘Plamkucken’ (c’est une graosse crêpe aux pommes), une spécialité de la famille Clemens.

 

16H00 – Elle reprend le vélo. Direction: le Gymnase.

Marie: Là, c’est mon heure de sport scolaire. je fais du basket. Les cours de sport sont toujours mixtes. C’set original et c’est bien. Sinon c’est un peu comme en France. Echauffement, exercices, et match.
3,14: Ca m’a tout de même l’air un peu plus sérieux.
Marie: Oui c’est évident.
Mais ça vient du fait qu’on choisit les sports qu’on pratique. En réalité on choisit un sport (foot, hand, volley, basket, ping-pong, natation ou hockey) et le chois du second sport est limité par le choix du premier (pour des raisons de complémentarité je pense). On ne peut pas par exemple prendre hand et volley.

18H00

Le rythme ne faiblit pas. Marie reprend son vélo. Elle passe chez elle pour se changer. Juste le temps de souffler et on la raccompagne à l’école pour qu’elle suive son cours d’orchestre.

Marie: J’ai pris orchestre en option. C’est un bon complément au cours de musique.

L’orchestre réunit garçons et filles de 10 à 19 ans. (J’aperçois une violoniste que j’avais déjà vu à la leçon de tennis, elle me salue). Le niveau est tout à fait correct, l’ambiance est décontractée et le travail tout ce qu’il y a de plus sérieux.
Un vrai plaisir. Chacun à l’air d’y trouver son compte.
En les écoutant répéter je ne peux pas m’empêcher de penser aux cours de musique tels que je les ai connu en France. ‘Les cours qui ne comptaient pas’ comme on les appelait. Tout le monde devait jouer de la flûte. Je me souviens que la plupart des élèves l’avaient oubliée. Les autres soufflaient trois fois trop forts dans leurs pipos, par incapacité ou par volonté d’énerver le prof – et leurs voisins se bouchaient les oreilles.
Ce cours d’orchestre qui vient clore la journée résume assez bien l’esprit du gymnasium.
J’ai le sentiment après un tel cours que l’école peut offrir aux élèves la possibilité de faire les choses qu’ils aiment et qu’elle peut surtout leur offrir la possibilité d’apprendre à les aimer.

3,14: Je me demande si ce système ne cumule pas les avantages des systémes scolaires américains et français. Le niveau me semble assez correct et l’esprit me semble plutôt positif.
Pour la première fois depuis que j’ai quitté l’école, j’ai un petit sentiment nostalgique, une pointe de regret de ne pas avoir 8 ans de moins et de ne pas avoir la possibilité de participer à quelques-uns des cours proposés.
Marie: En ce qui concerne le système scolaire je ne peux pas répondre car je ne connais pas la high-school (et je crois qu’il est de toute façon difficile de comparer).
Mais je sais qu’ici je me sens bien.
Je ne sais pas comment expliquer, mais je me sens bien. J’ai l’impression d’avoir toujours été là… d’être à ma place. Un dernier détail qui en dit long sur l’esprit de cette école. Le 1er octobre on est tous parti à Bonn. Tous ça veut dire 1700 élèves et 100 accompagnateurs. On avait réservé un train spécial. dans Bonn, on a visité l’université. Les petits (10 ans) se sont promenés. Il faisait beau. Ce fut une chouette journée. Un souvenir fort… et quelle organisation!

20H00 – Un copain dépose Marie chez elle.

Elle passe la soirée avec Mme Clemens et Fabienne. Ils mangent. Ensuite ils partent écouter un concert. Ils ont tous un abonnement pour l’année. Comme Mr Clemens n’est pas là je suis invitée à sa place. C’est très sympa.
On avale vite quelque chose et on file à Viersen, une petite ville du coin.
La salle de concert doit être aussi grande que la ville. Je me régale. Après le concert je quitte les Clemens. Je file à Cologne où je vais passer deux jours. Le temps d’apprécier les jarrets de porc, la bière, le pain et la choucroute – le temps d’être surpris par certains détails (les feux, par exemple, qui repassent à l’orange avant de redevenir vert), le temps de confirmer certains clichés et d’en infirmer d’autres: le temps, en fait, d’affirmer des bêtises et des généralités. Les Clemens repartent avec Marie.
Elle a l’air de se sentir aussi bien dans sa famille que dans son école.

Article paru dans le journal Trois-Quatorze n°10