Ce que j’aurais voulu savoir avant de partir

En image : Agatha, “Cheerleader” de son université

La vie sur un campus américain - Cheerleader de son université - PIE/GO Campus

CE QUE J’AURAIS VOULU SAVOIR AVANT DE PARTIR
Agatha, Grand Rapids, Michigan
PIE Campus – L’université américaine


Cela fait seulement un semestre que j’ai commencé à étudier et j’ai déjà pu découvrir des choses aussi impressionnantes qu’inattendues.

En tant qu’étudiante « PIE CAMPUS », il y a certaines choses que j’aurais aimé savoir avant mon arrivée.

La première chose que j’ai apprise à Aquinas c’est que sur un campus américain il y a une quantité incroyable d’opportunités, mais pour en profiter, il faut aller les chercher.

Par exemple, il y a un «Writing Center», dirigé par des étudiants, qui aide ceux qui le souhaitent à faire leurs devoirs, à préparer leurs examens, etc. Il est possible de louer des vélos et des hamacs à un prix imbattable. Des boules de yoga et quelques vélos de sport sont à disposition à la bibliothèque pour étudier tout en travaillant ses jambes…

Toutes sortes de clubs sont également ouverts à travers le campus. Deux d’entre eux ont particulièrement retenu mon attention. En premier lieu celui des étudiants internationaux : je ne m’attendais pas à rencontrer une aussi grande communauté d’étudiants venus du monde entier (de Chine, des Pays-Bas, de Géorgie, de Russie ou encore du Mexique…). Avec ces étudiants, nous avons participé au « Global Food Festival » ; une journée où chaque pays représenté devait préparer un plat, une boisson ou un dessert typique. Nous, chers Français, avons cuisiné des quiches lorraines, des crêpes au Nutella et apporté du fromage et des baguettes. Il fut difficile de trouver tous les ingrédients nécessaires, mais les crêpes ont eu un véritable succès. Et puis il y a le «Outdoor Adventure and Recreation Club». Grâce à ce club j’ai eu l’occasion, ce premier semestre, de voyager à deux reprises à la découverte des États-Unis avec quelques étudiants de mon école. La première fois nous sommes partis à cinq pour un weekend au Minnesota et au Wisconsin. Nous avons fait de l’escalade sur glace et de la randonnée en raquettes, sous trois mètres de neige et un ressenti de -30 degrés Celsius. C’était je crois mon plus beau weekend ! Un détail : quand nous sommes partis en voiture pour le Minnesota, le conducteur nous a dit : « Nous arriverons dans sept heures, alors si vous voulez aller aux toilettes, c’est maintenant ou jamais!» C’est comme ça que j’ai appris que les Américains préféraient faire leur trajet en une seule fois et qu’ils s’arrêtaient seulement pour l’essence. La deuxième fois nous avons fait un road trip pendant la semaine du «Spring break». Nous sommes partis de Las Vegas, au Nevada, et avons traversé une grande partie de l’Utah. J’ai fait de très belles rencontres: en voiture j’étais entourée par huit étudiants américains!

La météo au Michigan est imprévisible. Apparemment, cet hiver fut le plus froid et le plus chaotique jamais enregistré depuis des décennies. Il a neigé pendant plusieurs mois, les températures sont descendues jusqu’à -25 degrés Celsius avec un ressenti de -35, et il y a eu des tempêtes hivernales. Nous n’avons pas eu cours pendant quasiment deux semaines consécutives. D’après l’un de mes professeurs, Aquinas n’avait pas fermé sur une aussi longue période depuis le blizzard de 1978. Moi qui avais choisi en partie cette école pour son emplacement dans le nord, je n’ai pas été déçue. Dehors, avec ma «roommate» américaine, nous avons lancé de l’eau chaude dans l’air glacé et elle s’est instantanément transformée en poussière de neige. C’était magnifique.

J’ai été très surprise par l’absence de piscine sur mon campus. Avoir une piscine dans une école américaine était pour moi d’une si grande évidence que j’avais oublié de le mentionner dans mes critères de sélection. Sur le moment j’étais très déçue et prête à changer d’école, mais maintenant je ne regrette rien. Je suis restée positive et ai trouvé des alternatives. Il y a une piscine dans le centre-ville et à présent je suis passée de nageuse confirmée à … “Cheerleader”! Qui l’aurait cru? À ce propos, être «Cheerleader» est assez différent de ce qu’on voit dans les films américains. Par exemple : l’uniforme ne se porte que lors des matchs ou des compétitions, il y a quelques garçons dans l’équipe, et contrairement à ce que l’on croit, les «Cheerleaders» ne sont pas forcément toutes «populaires». Parfois nous avons entraînement de 6h à 9h du matin. Oui, c’est dur à imaginer mais j’ai bien dit 6 h du matin ! La plupart des étudiants font partie d’une team de sport et sont très actifs. Rejoindre une team est accessible pour tous, même sans expérience. La preuve je suis bel et bien devenue «Cheerleader»!

Une anecdote: lors d’une séance de «Cheerleading», notre coach a demandé qui voulait se porter volontaire pour être «Nelson» lors d’un prochain événement sur le campus. Bien que je ne sache pas qui était «Nelson», j’ai laissé parler mon instinct et me suis portée volontaire. Après la séance, j’ai recherché «Nelson Aquinas College» sur Google… et j’ai découvert à ma grande surprise que Nelson était le nom donné à la mascotte de notre école. Et voilà comment je me suis retrouvée déguisée toute une journée en mascotte pour la remise des diplômes. Gros fou rire.

Il y a quelques points négatifs dans cette expérience. À commencer par la nourriture américaine… je crois qu’elle ne vaudra jamais la gastronomie française. Et puis le fait que les Américains mangent entre 17h et 19h… ce qui est très tôt à mes yeux. Et il y a aussi le problème du fameux «Freshman 15»! C’est une expression américaine qui signifie : « Salut les premières années, vous allez prendre 15 pounds soit 7 kilos ! » Je confirme avoir connu et vécu ce «Freshman 15» au sens propre du terme. Mais finalement on s’adapte vite.

J’ai raté mon TOEFL. Et alors? Avant d’arriver à Aquinas, il fallait obtenir un certain score au TOEFL (Test of English as a Foreign Language). Je l’ai passé une première fois à Paris et ce ne fut pas une réussite. Je suis alors partie pour un semestre d’ESL (English as a Second Language) dans l’État de l’Illinois. Cela m’a fortement aidée à améliorer mon anglais et surtout à me préparer à la rédaction des devoirs. Puis j’ai passé le TOEFL pour la seconde fois aux États-Unis… mon score fut bien meilleur, mais il me manquait encore quelques points pour être admise. Une fois les résultats obtenus, j’ai cru que tout était perdu, que je n’aurais aucune chance d’étudier aux États-Unis. Mais le lendemain, j’ai reçu un mail de ma future école me proposant de passer un entretien par Skype afin de déterminer si je pouvais être admise. Tout s’est bien passé… et dans la soirée je recevais ma lettre d’admission à Aquinas College. Comme quoi, rien n’est impossible!

Le système d’éducation américain est bien différent du système français. Dans cette petite école dite «Liberal Art», il n’y a pas plus 10 à 25 étudiants par classe et les professeurs ont des heures de disponibilités en dehors des cours. Des heures réservées à l’accueil des étudiants afin qu’ils puissent leur poser tout type de question. Chaque étudiant est suivi pas un «Advisor», autrement dit un professeur pour aider à choisir ses classes, pour donner des conseils, etc., et ce tout au long de l’année.

Il est également possible de choisir ses cours et son (ou ses) “Major/Minor”. Chaque étudiant a un emploi du temps unique. J’ai choisi d’avoir un double major qui équivaut à une double licence en Sciences politiques et Relations internationales. Il est d’ailleurs possible de changer de “Major/Minor” à tout moment de l’année sans avoir à repartir de zéro comme c’est le cas en France. En parcourant la liste des cours, j’ai repéré quelques classes très intéressantes, «fun» et/ou peu communes en France, telles que «Great Lake Sailing» une classe de navigation sur le lac Michigan, ou encore des cours de sport comme le yoga. Donc on peut avoir des “Credits” tout en s’amusant. Ce n’est pas beau ça ?

Côté vacances, il peut être utile de savoir qu’il n’y a qu’une semaine de vacances par semestre et seulement quelques jours off pour «Thanksgiving», mais il y a un mois complet de vacances pour Noël entre les deux semestres et trois mois pendant l’été ! Bonne surprise.

Est-ce qu’au final, si j’avais su toutes ces choses, je serais quand même partie étudier aux États-Unis?  Je réponds: «Oui, à coup sûr» et sans hésiter.