Partir à l’étranger après le bac : Et si c’était votre meilleure option ?

Désormais, l’orientation tourne autour d’un seul mot : Parcoursup. Tout semble dépendre de cette plateforme, comme si elle définissait à elle seule ce qu’il faut faire après le bac. Pourtant, l’idée de partir à l’étranger séduit de plus en plus de jeunes, bien avant même les résultats des épreuves.

Certains refusent de céder à la peur de « perdre une année », dès la seconde ou la première, car ils sentent qu’ils auront besoin d’une parenthèse après le lycée. D’autres envisagent des pistes hors du cadre scolaire classique, au moins pour un temps, sans exclure une reprise d’études par la suite. Et il y a aussi ceux qui, déçus par les réponses reçues sur Parcoursup, cherchent une alternative qui ait plus de sens.

Si vous vous reconnaissez dans ces profils, l’idée de partir dans un autre pays juste après le bac est une voie à considérer sérieusement. Loin d’être une impasse, c’est une façon différente de se lancer, exigeante, mais toujours enrichissante.

Toutefois, un tel projet suscite autant d’excitation que d’incertitudes. En le préparant avec méthode, même en parallèle d’autres pistes, vous pourrez conforter votre décision et répondre aux craintes, légitimes, de vos proches.

C’est dans cette perspective que nous vous proposons un tour d’horizon des options possibles pour partir à l’étranger : année scolaire, séjour universitaire, job, volontariat, programme au pair… Autant de façons d’enrichir votre parcours post-bac et de poser des bases solides pour la suite.

Pourquoi envisager de quitter la France après le bac ?

Tout au long de l’année, au lycée, les discussions se focalisent sur les vœux à formuler, les stratégies à adopter, les délais à respecter. Persuadés que l’après-bac se joue exclusivement sur Parcoursup, de nombreux élèves de terminale remplissent leur dossier sans réelle conviction.

Manque de visibilité sur les formations, absence d’un vrai projet, pression de l’entourage : les raisons varient, mais la sensation d’avancer à tâtons est fréquente. Dans ce contexte, partir à l’étranger peut offrir une respiration bienvenue pour se recentrer et prendre du recul.

S’éloigner provisoirement de son environnement familier permet de ne pas céder à la précipitation. Cela évite ainsi de s’engager trop vite dans une filière qui ne correspond pas à ses aspirations, simplement parce qu’il faut décider. C’est aussi une manière de s’affranchir discrètement des influences immédiates et de faire émerger un projet post- bac plus personnel.

Plusieurs questions peuvent alors se poser très tôt : faut-il partir un semestre, un an ? Dans quel cadre ? Avec quel budget ? Dois-je maintenir une inscription sur Parcoursup ? La plupart du temps, s’informer sur les formules possibles aide à y voir plus clair. Poursuite d’études, Programme Vacances-Travail (PVT), volontariat, séjour Au Pair… Chaque option implique des conditions d’accès précises, avec des délais parfois longs.

Pour concrétiser ce projet, le soutien des parents joue un rôle important. Que cette idée émerge tôt dans votre esprit ou à la suite d’un refus sur Parcoursup, ils ont inévitablement besoin d’être rassurés sur le sérieux de la démarche. Partager vos recherches, expliquer que cette décision est compatible avec une reprise d’études apaise généralement leurs inquiétudes. Les associer à la phase de réflexion peut alors faciliter leur adhésion.

Enfin, partir suppose une réelle envie de quitter ses repères et de se confronter à l’inconnu. Mais c’est justement dans cette rupture que naissent des compétences précieuses : autonomie, adaptabilité, prise d’initiative, confiance en soi. Ces qualités renforceront alors les candidatures à venir et nourriront les choix futurs avec plus de clarté et de motivation.

Comment étudier après le lycée dans un autre pays ?

Pour de nombreux bacheliers, rester en France pour débuter ses études supérieures apparait comme une évidence. Pourtant, rejoindre un établissement étranger est possible dès la sortie du lycée. Cette dynamique peut même s’inscrire – et être valorisée- dans le cadre d’une année de césure, prévue sur Parcoursup.

Les contours de ce projet dépendent de plusieurs éléments : la destination, la langue souhaitée, le type de diplôme visé, mais aussi le niveau d’encadrement recherché.

Rejoindre un lycée étranger avant de poursuivre ses études supérieures

Intégrer un lycée à l’étranger après le bac est une option peu connue, car ce format n’est pas conçu à l’origine pour les bacheliers. Destiné aux jeunes de 13 à 18 ans, il reste accessible à ceux qui viennent d’avoir leur diplôme et qui sont encore éligibles au moment du départ. Plusieurs pays proposent ce type de séjour, parmi lesquelles les États-Unis, le Canada, l’Allemagne, le Japon ou la Nouvelle-Zélande.

Le principe est simple : vivre au sein d’une famille d’accueil tout en fréquentant un établissement local. On suit les cours comme les autres lycéens, on participe aux activités extrascolaires. Au-delà du quotidien vécu sur place, cette immersion donne accès à des méthodes d’enseignement souvent perçues comme plus stimulantes et plus proches des élèves français.

Cette option est idéale pour mûrir son projet de poursuite d’études dans un contexte rassurant. Convaincue de la portée d’une telle expérience, l’association PIE organise ces séjours à travers le monde depuis plus de 40 ans.

Études supérieures en Europe ou ailleurs : quelles sont les démarches ?

En Europe, certains pays ont mis en place des procédures simplifiées. Aux Pays-Bas ou en Allemagne, par exemple, il est possible de candidater via des plateformes dédiées comme Studielink ou UniAssist. Certaines formations sont entièrement dispensées en anglais, ce qui facilite l’accès même sans maîtriser la langue locale.

Plus loin, des pays comme la Corée du Sud, l’Australie ou l’Afrique du Sud proposent aussi des cursus ouverts aux bacheliers français. Mais dans la plupart des cas, les démarches sont à effectuer directement auprès des universités.

Quelle que soit la destination choisie, au-delà de l’admission, mieux vaut anticiper les aspects concrets du séjour : visa, assurance, logement, budget… Établir une feuille de route claire s’avère indispensable, surtout lorsqu’on part seul sans aucun repère sur place.

Dans ce paysage international, les États-Unis occupent une position particulière. Et pour cause : leur système universitaire est à la fois l’un des plus renommés et l’un des plus vastes au monde.

Universités américaines : une opportunité méconnue des bacheliers français

Si des noms comme Harvard, Stanford ou Columbia viennent spontanément à l’esprit, ils véhiculent aussi l’image — parfois dissuasive — d’une destination ultra-sélective. Or ces établissements ne représentent qu’une infime partie de la réalité. Le pays compte plus de 4 000 universités, dont beaucoup sont accessibles aux étudiants étrangers après le bac. Un modèle souple, rarement envisagé, qui mérite qu’on s’y attarde.

De plus, grâce au programme Go Campus, le processus est simplifié pour les français. Une demande unique est transmise à un ensemble d’établissements partenaires, habitués à recevoir des profils internationaux. Ce système évite la dispersion, tout en sécurisant les étapes clés : test d’anglais, constitution du dossier, demande de bourse, suivi du calendrier, échange avec les universités.

Un avantage supplémentaire, et non des moindres, est à souligner : l’attribution des bourses est examinée en même temps que la candidature. L’étudiant connaît ainsi le montant accordé au moment de son admission. Il bénéficie alors d’une vision claire de son budget. Une fois l’aide financière déduite, le coût d’une année complète aux USA — scolarité, logement, demi-pension — peut s’aligner sur celui d’un parcours universitaire classique en France.

Voyager et travailler à l’étranger : une autre façon de se construire après le bac

S’ouvrir à l’international après le lycée, le temps d’un semestre ou deux, peut aussi prendre la forme d’un détour assumé avant un retour possible vers les études.

Ces expériences, compatibles avec une année de césure déclarée sur Parcoursup, offrent des formats plus ou moins encadrés. Mais toutes permettent de vivre une expérience formatrice :

  • Le Programme Vacances-Travail (PVT) offre un visa d’un an pour des pays comme le Canada, l’Argentine ou le Japon. On y alterne emploi temporaire et découverte du territoire. Idéal pour ceux qui possèdent un bon niveau d’autonomie et un budget de départ solide.
  • Le volontariat international est une manière de s’engager tout en voyageant. Le Service Volontaire Européen (SVE) ou certaines ONG proposent des projets sociaux, environnementaux ou culturels. L’hébergement, les repas et l’assurance sont généralement pris en charge, avec un accompagnement tout au long de la mission.
  • Le woofing, très répandu en Océanie ou en Amérique latine, repose sur un principe simple : quelques heures de travail par jour dans une ferme bio contre le gîte et le couvert. Une solution économique, souvent choisie pour ses rencontres authentiques avec les locaux.
  • Le séjour Au Pair combine immersion continue et cadre de vie confortable. En échange de la garde d’enfants, les jeunes sont logés, nourris, reçoivent une allocation mensuelle et bénéficient de temps libre.

    Aux États-Unis, la formule s’appuie sur un dispositif officiel : visa J-1, cours à l’Université, billet aller-retour inclus, indemnisation minimale garantie… Un modèle devenu référence pour les candidats. Avec son programme « Amérique Au Pair », PIE renforce cet attrait en proposant un accompagnement personnalisé et une formation intensive de cinq jours à New York.

Aujourd’hui, partir à l’étranger après le bac ne relève plus de l’exception. Vivre une année de césure internationale Parcoursup avant de commencer ses études supérieures est une option concrète, accessible et valorisante. Étudier, travailler ou s’impliquer dans une mission loin de chez soi permet de progresser dans un autre environnement. Pour beaucoup, cette parenthèse internationale rompt avec une logique trop étroite et remet en mouvement une trajectoire parfois figée par le cadre scolaire.

L’expérience marque durablement le parcours. En apportant des repères solides, cette étape initie un projet plus personnel, plus réfléchi, et souvent plus lisible pour les recruteurs ou jurys, qui y reconnaissent une prise d’initiative et une volonté affirmée de choisir sa voie.