Dossier spécial – Bien être et bien vivre à l’école

Bien être à l'école

Le sujet scolaire est, depuis la création de PIE, au cœur de son projet et au centre de ses préoccupations. Quoi de plus logique, dans la mesure où les programmes de l’association sont tous et sans exception conçus autour de l’intégration scolaire en France et à l’étranger.

La question de l’éducation anime donc naturellement, et depuis des années, les pages de notre journal. Le temps nous semblait venu d’alimenter à notre façon le débat général portant sur la formation des adolescents et sur l’état de notre école. Une raison principale nous motivait : les participants PIE connaissent tous leur système scolaire (pour l’avoir « pratiqué » depuis l’enfance) et tous un autre système (pour avoir passé une année dans un lycée à l’étranger); ce double regard leur donne à la fois recul et profondeur d’analyse.

Nous avons délibérément choisi de ne pas nous focaliser sur la question des acquis scolaires, pour la bonne raison que d’autres le font de façon régulière (on pense notamment aux classements internationaux, type PISA) et parce que ni nous ni nos participants n’avons les outils —et donc la légitimité— pour le faire. À l’heure où il apparaît, de façon de plus en plus certaine, que les questions d’apprentissage et de plaisir sont intimement liées (voir l’entretien avec la psychiatre Gisèle George), il nous semblait très important de concentrer notre enquête sur cette seule notion de « Bien-être » (au sens de « vivre pleinement ») dans son lycée. Nous avons donc interrogé nos « anciens» sur le stress et l’anxiété scolaire, la fatigue, les relations professeurs/élèves, l’ambiance, la perception de la notation, la valorisation, la confiance en soi, etc.

Sur ce vaste sujet, il était particulièrement légitime de s’adresser aux participants PIE. D’abord et avant tout, parce que ces derniers sont, en tant qu’élèves (et parce que l’école leur est a priori destinée), les premiers concernés par ce sujet ; ensuite et surtout parce que le regard croisé des Français sur l’école étrangère et des jeunes étrangers sur le lycée français permettait d’éclairer de façon subjective mais différenciée notre système éducatif.

Trois Quatorze a sondé les participants PIE des 5 dernières années (soit 1 300 participants environ). Plus de 300 ont répondu. Ce fort taux de retours —et la multitude de commentaires qui les accompagnent— prouve, d’un côté, que les adolescents ont un grand besoin de s’exprimer sur le sujet, et donne, de l’autre, de la force et de la crédibilité à l’ensemble des résultats.

Nous les publions (voir “Sondage – Le bien-être à l’école“) en les confrontant à l’analyse de Peter Gumbel, essayiste britannique spécialiste de l’école française et à celle de Gisèle George, psychiatre spécialiste des questions portant sur le stress et l’anxiété chez l’adolescent. Nous complétons ce dossier par la publication de comptes rendus de quelques-uns de nos participants: l’un a connu l’école coréenne, un autre les écoles canadienne et allemande, une troisième (qui est Colombienne) le lycée français, les deux derniers, les “High Schools” américaine et néo-zélandaise. Chacun compare, chacun défend sa position et sa vision. Ce tour du monde des écoles enrichit l’analyse, de même que ce regard croisé porté par une mère et son fils sur une expérience scolaire à 35 ans de distance.

Des lignes de forces puissantes se dégagent de ces points de vue, de ces rapports et de ces interviews. Toutes convergent plus ou moins dans la même direction, comme en témoigne le résumé des opinions que nous publions sous forme de visuel (voir “Si j’étais Ministre de l’Education nationale“).

PIE est née d’une volonté, plus ou moins consciente, de permettre à ceux qui se sentent un peu à l’étroit dans leur monde et dans leur école de prendre, pour quelque temps —et quelque part— une longue et profonde respiration. Un des objectifs de l’association est d’aider ces adolescents à entrouvrir une porte, à se nourrir d’ailleurs. Tous ceux qui acceptent de témoigner dans ce numéro consacré au « Bien-être » à l’école, nous confortent dans l’idée que cette intuition était bonne.

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